La place des laïcs

Le groupe Evolutions, après lecture des témoignages que vous avez envoyé,ont dégagé 7 thèmes :

• Relations prêtres laics et laics entre eux
• Responsabilité, voire co-responsabilité prêtre laic
• Place de la liturgie et retour du ritualisme
• Place des femmes
• Propositions pour l’avenir
• Ouverture de l’Eglise à la périphérie
• Formation

Nous remarquons que les réponses viennent en majorité de personnes d’un certain âge qui ont vécu un vrai partenariat avec les prêtres et qui en ont la nostalgie. Nous avons vécu et nous nous sommes nourris de Vatican II. Les témoignages positifs sont précédés de +++, les moins positifs de ---

1) Relations prêtres laics et laics entre eux

Elles ne sont pas toujours faciles et dépendent du passé de chacun et de son ouverture d’esprit

--- "Il y a quelques années, mon mari et moi faisions partie d’une équipe CPM. A ce titre, le curé de la paroisse nous a demandé de prendre part au conseil de paroisse où, heureuse initiative, tous les mouvements, auxquels participaient des paroissiens, étaient représentés. Mais nous avons quitté le CPM, en cours d’année. Du jour au lendemain, sans que rien ne nous soit signifié, nous avons été exclus du conseil. Nous n’avons tout simplement plus jamais reçu de convocation : pas un mot du curé ou d’autres membres avec qui nous avions tissés des liens d’amitié, restant toujours actifs dans la paroisse. Nous nous en sommes rendus compte par hasard....."

 --- "Il y a des responsables laïcs qui en chassent d’autres : orientations différentes, conflits de pouvoir…"

--- Il y a des situations grippées sans espace de discussion : dans une paroisse, il n y a eu aucun échange à la suite du départ du curé (retour à l’état laïc), des souffrances n’ont pas pu s’exprimer."

---  "Le curé régente tout"

--- "Le nouveau curé, arrivé il y a deux ans, a décidé de changer l’autel de place. Certains paroissiens sont allés le voir pour expliquer qu’avec cette disposition, on entendait beaucoup moins bien et qu’il y avait moins de participation. Rien n’y a fait."

--- "Notre Eglise locale a changé de prêtres plusieurs fois et à chaque fois les curés ont repris la barre et viré les laïcs. Il est impossible de partager."

+++ "Globalement, nous avons pris notre place, nous avons vécu avec joie la réforme liturgique, la vie en mouvements (scouts, ACE, ACI, équipe de foyers, ACAT, Caritas)."

+++ "Nous sommes adultes et responsables pour vivre notre foi et l’Evangile ce qui ne veut pas dire que nous faisons comme bon nous semble."

+++ "Une EAP est une équipe de baptisés dont un prêtre, c’est toute l’équipe qui participe à l’exercice de la charge curiale. Les décisions pour la paroisse se prennent ensemble. Les laïcs sont  lecteurs, ils rédigent la prière universelle, accompagnement des catéchumènes, animent  les funérailles, font le catéchisme, l’accompagnement à  la confirmation, à  la profession de foi."

 +++  "Avec des prêtres qui invitent les laïcs à partager les problèmes de la paroisse, à faire des équipes mixtes, là nous avons trouvé notre place dans l'Eglise."

+++  "J'ai beaucoup aimé cette période et pensé que nous étions à notre place, complémentaires et égaux dans cette Eglise. Si je n'avais pas  connu çà je ne serais pas restée dans l’Eglise."
 

+++"Pour l’accompagnement des adultes catéchumènes et confirmants, on me fait confiance même si les prêtres interviennent plus régulièrement que dans les années précédentes. Il m’arrive aussi de les solliciter pour un point précis, il me semble que l’on se complète bien, eux pour une catéchèse,  moi plus dans un accompagnement personnel."

+++ "Depuis deux ans, les deux prêtres avec qui nous travaillons sont vraiment présents au même titre que les laïcs dans l’élaboration des temps passés avec les ados"

+++"En paroisse, en EAP et comme coordinatrice (expérience de 6 ans) avec des curés et prêtres différents, dans la réflexion et l’élaboration des projets, des décisions, je ne vois aucune distinction entre membres laïcs et prêtres. La chance c’est de travailler en confiance avec une bienveillance réciproque et avec des temps de prière partagés."

2) Responsabilité voire co-responsabilité prêtre laic

Les responsabilités sont reconnues et respectées,  est-ce seulement en cas de nécessité ? Elles dépendent de la décision du prêtre.Les deux derniers papes parlent de coresponsabilité  et non de collaboration.

+++"Dans la paroisse le prêtre a en charge vingt clochers, alors l’équipe d’EAP prépare, envoie par internet les documents, donne des explications avant la cérémonie et tout ce passe bien. On peut se demander si justement l’heure des laïcs n’a pas enfin sonné conformément à ce que disait Benoît XVI : « Il est nécessaire que les mentalités changent à l'égard des laïcs, que l'on cesse de les considérer comme des collaborateurs du prêtre pour les reconnaître réellement coresponsables de l'être et de l'agir de l'Église ».

+++"C'est l'aumônier qui a suggéré aux laïcs de créer une association pour que l'aumônerie puisse continuer à vivre, dans la mesure où il partirait un jour. Ce qui a été fait, non sans mal, car des laïcs sont allés voir l'évêque qui a eu du mal à accepter. Depuis le départ de l'aumônier, ce sont les laïcs qui ont en charge l'aumônerie. Si un prêtre passe d'abord par un engagement en aumônerie, il sera plus à même de prendre une paroisse en charge en laissant des responsabilités aux laïcs. Laurent, après avoir été en aumônerie, puis vicaire général, a été curé de Lannion. Il a fait « rayonner » la paroisse en laissant les laïcs prendre en charge de nombreux postes et étendre les responsabilités dans les paroisses environnantes. Maintenant, à 58 ans, évêque de Coutances, il continue à travailler avec de nombreux laïcs agriculteurs et agricultrices."

+++ "Pour la collaboration et la coresponsabilité entre laïcs et prêtres, je fais l'expérience, aujourd'hui encore, (comme en ACI) dans le cadre de l'aumônerie de la prison de relations fraternelles, au service de la mission qui nous est confiée, dans le respect des vocations de chacun: laïcs femmes et hommes, diacres et prêtres religieux et diocésains."

+++"J'ai mieux découvert ma place au sein de la communauté paroissiale lorsqu'il m'a été demandé de participer à l'Equipe animatrice, j’ai eu l’occasion d'entrer en relation avec les autres membres de la communauté.Par la participation à l'ACI, mouvement d'Eglise,  grâce aux responsabilités confiées, j'ai également trouvé tout naturellement ma place dans la vie de l'Eglise."

Négation de la responsabilité des laïcs

"Une équipe de paroissiens propose qu’à l’ancienne heure de la messe du dimanche matin soit maintenu  un office de lecture sur le modèle des Laudes. Échec au bout d’un trimestre, car le prêtre responsable ne peut contrôler ce qui se passe."

 Analyse d’une situation dont laïcs et prêtres sont responsables

"La collaboration et coresponsabilité prêtres/laïcs devient d’autant plus difficile ou complexe que : d’une part, le nombre de prêtres de plus en plus âgés, diminue de façon drastique (n’oublions pas que ces derniers au cours de leur formation, n’ont guère été initiés ou préparés au travail d’équipe ni à la délégation).

 d’autre part, certains des laïcs qui aujourd’hui acceptent encore de s’impliquer dans la vie de l’Eglise, sont plus habitués de par leur formation ou pratiques professionnelles ou associatives, à travailler en équipes, à déléguer… Mais ils se heurtent dans certains cas à des habitudes de curés formés à la « Parole » et la « directive » qui vient d’en haut et que l’on doit « respecter »…"

Questions de pouvoir dans les relations entre prêtres et diacres :

--- "La responsabilité du catéchuménat m'a été confiée. J'ai été appelé au diaconat par le prêtre accompagnateur du catéchuménat. Actuellement, j'ai des difficultés pour avoir une place dans l'équipe pastorale. Le cléricalisme que notre pape dénonce n'est pas une idée."

Les difficultés de relations sont partagées des deux côtés, c’est une réalité à regarder en face ;

---  "Un ami prêtre m'a dit, qu'au début de ses responsabilités de curé, cela n'a pas été évident de laisser certaines décisions aux laïcs alors que lui-même avait des propositions à offrir."

--- "C'est une question de « pouvoir ». Dans ma paroisse, des laïcs en responsabilité n'ont pas laissé le prêtre, nouvellement arrivé, prendre sa place."

+++ "Beaucoup de progrès, à mon avis depuis quelques années, sous l’impulsion de Vatican II. Mais que de progrès encore à faire ! On peut certes parler de « collaboration » (et encore !) mais pas de coresponsabilité."

--- "Une expérience négative de cléricalisme de “prise de pouvoir par un jeune prêtre qui n’ayant pas participé à la préparation d’un temps fort a monopolisé la parole trois fois plus longtemps que prévu et imposé un discours hors sujet à peine compréhensible par les adultes accompagnateurs.

Parfois c’est plus difficile : par exemple il faut que le curé “valide” nos intentions de prière universelle.

Certains prêtres jeunes  font des homélies culpabilisantes. L’un dit qu’il détient la vérité et qu’on doit le suivre…Un certain nombre de paroissiens quittent la paroisse, voire l’Eglise. Ce qui me permet de rester tout de même c’est qu’on est d’accord sur l’essentiel : la foi en Dieu. La Délégation Diocésaine du CCFD – Terre Solidaire a invité le Père Christian Delorme,

  “Comment prévenir et réparer les cassures de notre société”...Notre Eglise (laïcs et prêtres confondus) ne craint pas d’affronter les questions difficiles qui se posent à nous en ce moment à toute notre société.

Elle a pu réunir dans une même salle  des amis souvent fort éloignés de l’Eglise (même si leur nombre était limité)

mais aux côtés desquels nous travaillons comme membres de mouvements de solidarité 

pour débattre, dans la diversité des opinions et avec des engagements parfois éloignés les uns des autres."

+++ "Nous notons avec satisfaction que les mouvements sont dirigés par des laïcs et que l’évêque ou le prêtre accompagne le mouvement."

3) Place de la liturgie et retour du ritualisme

La liturgie domaine réservé du prêtre, il permet ou ne permet pas. La place donnée aux baptisés dépend des prêtres responsables."Cela est possible si le prêtre délègue la préparation de la liturgie, la préparation au baptême, au mariage en faisant confiance aux équipes..."

+++ "Le père B. a permis la présence du Pope, il y avait une attention pour chacun (catholique ou orthodoxe) dans la liturgie de la cérémonie de mariage."

+++"Célébration des funérailles : Dans ma paroisse, la coresponsabilité entre laïcs et prêtres se vit très bien. Le curé fait une entière confiance à l’équipe des « célébrants laïcs » (hommes et femmes) pour la conduite des célébrations. Il ne refuse pas non plus de s’impliquer s’il y a une demande d’Eucharistie pour cette célébration."

--- "Nous sommes tous les six  surpris et peinés par le retour actuel du ritualisme que l’on peut observer chez des jeunes prêtres. Quelques exemples : col romain, retour de vêtements liturgiques anciens et riches, calice en vermeil (alors que nous avons vécu beaucoup de célébrations avec un beau calice en poterie), excès de sacralisation des objets, de l’espace de l’autel et autour. On ne peut pas faire ceci ou cela si ce n’est pas dans le rituel."

"Pour les messes, il est important de prendre des chants connus de l’assemblée, on peut introduire un chant nouveau, un seul, sinon l’assemblée écoute mais ne participe pas vraiment."

Qui va décider le  prêtre seul, un laïc seul, une équipe ?

4) Place des femmes

Cette place dépend du bon vouloir du prêtre, on remarque l’importance du dialogue et de la reconnaissance pour le travail accompli ou leur absence. Agit-on avec une femme parce qu’elle est femme ou laïque ? Agirait-on de la même manière si c’était un homme ?

--- "Elle n’a plus en charge le catéchisme car le nouveau prêtre souhaite que cela soit fait par des jeunes parents (ils sont à la sortie de l’école et peuvent en parler à d’autres parents !), la nouvelle équipe n’a pas pris contact avec elle et les autres dames pour un passage de relais."

+++"Françoise nous parle du baptême de quatre enfants de la communauté des gens du voyage, il avait été préparé par une personne déléguée par l’évêque pour les gens du voyage, le prêtre qui a célébré cette cérémonie a dit à cette dame « pour le caté et la préparation à la communion, je vous laisse faire, vous ferez mieux que moi ».Voilà une vraie place donnée à une baptisée au sein de l’Eglise."

+++"Marie-Hélène se rappelle que lorsqu’elle vivait  en région parisienne, lors de la communion de sa fille, alors qu’elle venait de se séparer de son mari, le prêtre lui a permis de venir au micro lire une lecture, il reconnaissait ainsi tout son engagement dans le groupe de caté."

Marie-Hélène  a-t-elle d’autant plus apprécié ce geste qu’elle se sentait jugée et susceptible d’exclusion après la séparation d’avec son mari? C’est bien elle qui mentionne cette séparation, elle aurait pu ne parler que de son engagement au caté.C’est un souvenir important pour elle.

--- "Mais parfois je ne me sens pas reconnue : «  trop vieille pour faire le caté ». Un prêtre choisit d'aller à une rencontre de jeunes plutôt que venir dire la messe au petit groupe de « personnes d'un certain âge », dont je suis, et sans nous en avertir."

--- "Ce qui me gène beaucoup c’est le fonctionnement de l ‘Eglise sur un mode patriarcal mais est-elle prête à nous écouter, nous les laïcs? Je ne suis pas à l’aise quand la parité homme femme n’est pas respectée. J’ai la place que je m’autorise à prendre avec la bienveillance du  prêtre mais la femme n’a pas forcément toute la place qu’elle mérite."

 "Ma place c’est dans les mouvements CMR, ACI, Vivre et Aimer. Dans mes engagements laïcs je vis l’Evangile. Ma place de baptisée est dans le monde. Là je me sens à ma place."

 "’ai ma place dans l’Eglise communauté des croyants, mais parfois avec certains prêtres qui insistent pour que nous vivions notre mission selon leur idée, j’ai l’impression  d’avoir à me battre pour rester sur le bateau."

+++"Il faut aussi donner une vraie place aux femmes dans la vie de l‘ Eglise. La lecture des livres de Christine Pedotti « Jésus, l’homme qui aimait les femmes » et de Anne Soupa « Douze femmes dans la vie de Jésus » est très éclairante sur la misogynie ancestrale de l’Eglise.

Développer une nouvelle approche des Evangiles et des commentaires en leur donnant leur véritable place. Leur ouvrir le diaconat dans un premier temps, puis la prêtrise et l’eucharistie : rien ne l’empêche dans l’enseignement de Jésus ! Et un point qui peut paraître accessoire mais qui ne l’est pas, que les filles puissent être enfants de chœur comme les garçons, ce qui ne se pratique pas dans toutes les paroisses."

5) Propositions pour l’avenir

"Les EAP et EAL sont une bonne initiative, évidemment, mais se sont des organes d’animation, certainement pas de coresponsabilité ! Il faudrait leur donner une vraie légitimité : pourquoi pas une consultation des paroissiens sur la nomination des membres ? Pourquoi pas une concertation avec les paroissiens et les mouvements d’action catholique actifs sur les orientations et moyens de l’action pastorale ?"

"Je  souhaite qu’une collaboration prêtres et laïcs permette de réfléchir au langage de la liturgie incompréhensible pour bon nombre de chrétiens."

"Je souhaiterais que les structures actuelles (qui existent nombreuses sur le papier…  conseils multiples de l’évêque, EAP, CAEP, équipes pastorales, mouvements, services) jouent véritablement leur rôle (non tels des chambres d’enregistrement mais comme des responsables, des forces de propositions). J’aimerais percevoir dans ces diverses structures une véritable préoccupation de la mission et de la pastorale qui en découle. Je rêverais que ces instances, à leurs divers niveaux informent et expliquent sur leur rôle, démarche et objectifs dans le cadre du mandat qui est le leur. Ainsi éclairés, d’autres chrétiens pourraient ensuite plus aisément répondre peut-être aux appels de relève qui leur seront lancés."

6) Ouverture de l’Eglise à la périphérie

Nous relevons peu de témoignages sur ce sujet…

"Le  diacre est là pour chercher tous ceux qui sont sur le bord du chemin ; il me semble important d’accueillir ces demandes il y a un travail énorme à faire.

Je pense que ce qui restera de l’Eglise pour des personnes éloignées, ce sera la façon dont on les aura recues par exemple lors des obsèques"

Que faisons-nous de notre lucidité ?

"Chacun à l’intérieur de la « boutique Eglise » essaie d’y puiser et d’y trouver des sources d’enrichissement et d’épanouissement personnel. C’est réconfortant de nous retrouver « entre nous » dans les lieux de cultes (un peu tels des « consommateurs »). Mais que fait-on, que propose-t-on (chacun à notre niveau) pour aller dans le monde, vers l’extérieur de nos chapelles et nos églises ? Avons-nous suffisamment le souci (laïcs/prêtres) de notre responsabilité de « missionnaire » pour témoigner et annoncer autour de nous, à l’extérieur, à nos périphéries ? "

7) Formation

"J’aspirerais à ce qu’une attention plus grande soit proposée et apportée à la formation continue des adultes. Mieux formés, les laïcs pourraient être mieux armés pour la coresponsabilité et pour la MISSION."

Il y a dans l’Eglise des laïcs formés  quelle place, leur donne-t-on ?

On peut noter

• de multiples interrogations sur la gouvernance de l’Église et sur le cléricalisme quasi permanent.
• un besoin de débat, de démocratie, de coresponsabilité entre prêtres et laïcs.
• un vif souhait d’ouverture sur l’extérieur et d’engagement à l’extérieur de l’Eglise
• un besoin de célébrer autrement, plus branché sur ce qui est vécu localement
• le souhait de mettre davantage l’accent sur la fraternité, la proximité, la solidarité.

Il est demandé de ne pas oublier l’approfondissement et la formation des laïcs. Il apparaît également important de mettre en évidence les expériences positives déjà vécues.

Plusieurs personnes se posent des questions sur la situation des prêtres africains, comment sont-ils accueillis et formés aux réalités du nouveau pays où ils arrivent ?

Pour la plupart de ces remarques et propositions, il semble nécessaire de faire remonter nos souhaits à la hiérarchie.

 En conclusion nous notons la bonne volonté des laïcs pour s’investir même si pour certains leur engagement n’est ni reconnu ni valorisé. Nous sentons que les chrétiens engagés ont déjà un bon bagage qui les aide à continuer et qu’ils sont acteurs. Il serait intéressant d’interroger des prêtres …