Halte spirituelle : fraternité en question — Action catholique des milieux indépendants (ACI)

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Halte spirituelle : fraternité en question

Toute cette année 2019-20, Joseph, fils de Jacob-Israël, nous accompagne aux racines de la fraternité en Dieu. Les trois textes pour cette Halte Spirituelle sont une invitation à poursuivre, approfondir cette exploration de ce qui nous fait frères et sœurs en humanité et en Dieu

Cette halte spirituelle vous est proposée par la commission Méditation.

Des conseils pour la mettre en place vous sont proposés dans le Courrier n°193.

Si vous souhaitez recevoir ce document en format pdf, vous pouvez le demander à la déléguée nationale en charge de la commission Méditation, Marie-Pierre Valdelièvre, à l'adresse suivante: mariepierre.valdelievre@acifrance.com

A vous tous, belle halte spirituelle !

 

Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ?

 

Gn 4, 1-9

01 L’homme s’unit à Ève, sa femme : elle devint enceinte, et elle mit au monde Caïn. Elle dit alors : « J’ai acquis un homme avec l’aide du Seigneur ! »

02 Dans la suite, elle mit au monde Abel, frère de Caïn. Abel devint berger, et Caïn cultivait la terre.

03 Au temps fixé, Caïn présenta des produits de la terre en offrande au Seigneur.

04 De son côté, Abel présenta les premiers-nés de son troupeau, en offrant les morceaux les meilleurs. Le Seigneur tourna son regard vers Abel et son offrande,

05 mais vers Caïn et son offrande, il ne le tourna pas. Caïn en fut très irrité et montra un visage abattu.

06 Le Seigneur dit à Caïn : « Pourquoi es-tu irrité, pourquoi ce visage abattu ?

07 Si tu agis bien, ne relèveras-tu pas ton visage ? Mais si tu n’agis pas bien…, le péché est accroupi à ta porte. Il est à l’affût, mais tu dois le dominer. »

08 Caïn dit à son frère Abel : « Sortons dans les champs. » Et, quand ils furent dans la campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua.

09 Le Seigneur dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas. Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? »

 

La Genèse ne relate pas des événements passés, elle est un récit mythique qui interroge des réalités permanentes de l’existence humaine. Avec Caïn et son frère Abel, c’est ici la question de la jalousie, de la haine et de la violence. C’est aussi la place en notre humanité du ressenti et de la raison

Pour entrer dans le texte, je regarde :

l’attitude de Caïn, ses réactions 

ce que lui dit le Seigneur

Qu’est-ce que ce texte me dit :

Aujourd’hui, Dieu me pose la même question : « où est ton frère ? »

Qu’est-ce que j’entends par « frère » ?

Comment j’entends la réponse de Caïn ?

Quelle est ma réponse à Dieu ?

Qu’est-ce que ce récit éclaire ?

Qu’est-ce que ça me dit de la fraternité et de la filiation ?

Quelle prière ?

 

Dans les chaînes, le Seigneur me délia

 

Extrait des Testaments des XII Patriarches (littérature juive ancienne) – relatif à Joseph 1, 3-7

"J’ai vu dans ma vie la jalousie et la mort, je n'ai pas été égaré,

Mais je suis resté dans la vérité du Seigneur.

Mes frères me haïrent, mais le Seigneur m'aima.

Ils voulaient me tuer, mais le Dieu de mes pères me garda.

Ils me descendirent dans la fosse et le Très-Haut m'en fit remonter.

Je fus vendu en esclavage, et le Maître de toutes choses me libéra.

Je fus emmené en captivité, et sa forte main me secourut.

Je fus tenaillé par la faim, et le Seigneur lui-même me nourrit.

J'étais seul, et Dieu me consola.

J'étais malade, et le Seigneur me visita.

J'étais en prison, et le Seigneur me fit grâce ;

dans les chaînes, il me délia ;

diffamé, il plaida pour moi ;

en butte aux paroles acerbes des égyptiens, et il me délivra ; 

esclave, il m'éleva."

 

La littérature ancienne de nos frères juifs contient une méditation sur les douze patriarches, les douze fils de Jacob-Israël, petits-fils d’Abraham - père de la foi d’Israël. Chaque patriarche prend la parole au moment de mourir pour transmettre à ses fils les événements marquants de sa vie. Ici c’est Joseph qui s’exprime. Cette méditation fait référence aux chapitres 37 à 41 du livre de la Genèse qui relate une fratrie conflictuelle, un parcours humain semé d’embuches, d’échecs, de trahison mais aussi de belles réussites. Cet extrait reprend cette révélation qui traverse tout l’ancien testament : Dieu prend soin de nous, il est au plus proche, il est notre rocher.

Pour entrer dans le texte je relis :

Ce qui est dit de l’histoire de Joseph à travers le « je »

Les agissements des autres

Ce que fait le Seigneur

Qu’est-ce que ce texte me dit :

Quelles situations résonnent dans mon existence ?

Quelle pourrait être ma place dans ce texte ?

Quelle attention de Dieu pour moi ?

Qu’est-ce que ce récit éclaire ?

Quels liens entre Dieu et moi?

Quel merci ?

 

Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ?

 

Matthieu 25, 33-40

« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
“Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume
préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ;
j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront :
“Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ?
tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?
tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
tu étais malade ou en prison…
Quand sommes- nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra :
“Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.” »

 

Matthieu, en son Évangile au chapitre 25, nous offre une parabole bousculant une fois encore nos représentations sur Dieu, sur notre relation aux autres. C’est un retournement auquel nous invite Jésus, avec cette insistance particulière qui va encore plus loin que « tu aimeras le Seigneur ton Dieu et tu aimeras ton frère ». L’autre, le frère, et plus encore le plus petit, c’est jésus présent. C’est cette incroyable révélation qu’a vécue St Martin alors qu’en entrant dans Orléans enneigé il avait partagé sa cape d’officier romain avec un mendiant transi.

Pour entrer dans le texte je relis :

Ce que dit le roi de lui-même

Ce qu’il dit des bénis de son père

Qu’est-ce que ce texte me dit :

Que me dit-il de Dieu ?

Que me dit-il de mes frères ?

Qu’est-ce que ce texte interroge, bouscule en moi ?

Quel engagement avec Dieu pour quelle fraternité ?

Est-ce qu’à mon tour je peux reconnaître l’attention que j’ai eue à l’égard d’autres ? En quelles situations ?

Quelle dimension cette parabole donne à ces attentions ?

Quel appel ?

 

En conclusion

Comment je repars de cette halte spirituelle ?

Ma perception de la fraternité peut-elle changer ?

Comment ces échanges pourront-ils venir enrichir ce qui donne sens à ma vie?

Tous enfants d’un même Père …Frères et sœurs du Christ, Avec Jésus, vivre notre fraternité en Dieu.