Les tables rondes — Action catholique des milieux indépendants (ACI)

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Les tables rondes

Trois tables rondes avaient été organisées sur les différentes formes d'engagement (regarder), le sens de nos engagements (discerner) et les enjeux sociétaux de nos engagements (transformer).
Retrouvez ici, un éclairage pour chacune des tables rondes.
 
Table ronde 1 : Les différentes formes d'engagements

La première table ronde a traité des différentes formes d'engagement. En tant que professeur de philosophie, Pierre Durand nous a donné des pistes de réflexion.

La période est pleine d’opportunités pour renouveler nos regards sur l’engagement.

Pierre Durand propose trois axes de questionnement :

Qu’est-ce qui se passe quand je suis pris dans une démarche d’engagement ? Y a-t-il une évolution des formes d’engagement ?
Qu’est-ce que c’est que s’engager dans une société en déconstruction ?
Quels repères se donner pour que l’engagement ne disparaisse pas ?

 

Dans l’engagement il y a de l’altérité. Quand on s’engage, on perd quelque chose, on lâche quelque chose, on lâche prise pour aller vers de l’imprévu.

 

Dans l’engagement il y a aussi quelque chose de l’ordre d’une responsabilité, responsabilité vis-à-vis d’un territoire, d’une génération, quelque chose qui se passe et qui m’oblige. L’engagement n’est pas un emballement émotionnel.

 

L’engagement s’appuie sur un appel qui s’articule avec une promesse. S’engager n’est pas une fantaisie personnelle, la personne qui s’engage rentre dans un cadre qui la précède.

Pierre Durand fait référence à Emmanuel Lévinas et parle de la présence du visage de l’autre qui est un appel implicite auquel je ne peux pas me dérober (cf. parabole du bon Samaritain)

L’engagement suppose aussi don et gratuité.

En terme d’évolution, Pierre Durand nous dit que les leviers de l’engagement ne sont plus portés par les militants mais dans les cabinets ministériels, la parole publique n’a plus de valeur, l’espace de la parole politique se rétrécit, plus personne ne pense changer le monde.

 

Quant aux formes d’engagement qui pourraient rester pertinentes, Pierre Durand met de côté la prière et insiste sur la problématique du care qui crée une nouvelle figure de l’engagé : celui qui est capable de prendre soin, capable de regarder le besoin des autres, sur un petit territoire. Pierre Durand cite aussi Bruno Latour qui porte la question du désir.

 
 
Table ronde 2 : Le sens de l’engagement : peut-on vivre sans s’engager ?

 

Aujourd’hui comme hier, l’engagement ne va pas de soi, s’engager reste un phénomène minoritaire. Pourtant la lutte contre le changement climatique, l’accueil des migrants, l’investissement local mobilisent de nouveaux ensembles de femmes et d’hommes de toutes générations.

Il semble bien qu’une force vitale, un dynamisme profond poussent des personnes à s’engager. Si cet engagement résulte d’un parcours personnel original, nourri par une éducation familiale, professionnelle ou culturelle, il se développe par paliers, à coup de rencontres et de hasards.

Jin Zhang, violoniste et professeur de violon, qui menait à Pékin une carrière exemplaire de musicienne, conforme au souhait de ses parents et du milieu favorisé auquel elle appartenait, a témoigné de sa décision de quitter son pays pour vivre une vie différente qui lui semblait plus exaltante. Aujourd’hui, c’est la transmission de son art à de jeunes enfants qui épanouit sa passion de la musique.

Natalia Pouzyreff, députée réélue en juin, a expliqué que le souci du Bien commun, sa vision de l’entreprise et la volonté de voir des femmes prendre des responsabilités, l’ont décidé à s’engager en politique.

« Je n’ai qu’une seule vie » a souligné Gilles Vermot-Desroches, directeur de l’engagement citoyenneté du groupe Schneider Electric, pour dire la continuité entre son engagement professionnel et ses autres engagements, au Conseil Economique, Social et Environnemental et au sein de l’Eglise Catholique.

Tous ont aussi témoigné qu’il n’est pas possible de s’engager véritablement, sans apprendre à tenir ses convictions, un idéal, tout gérant des contradictions et des compromis au sein des organisations. Il faut savoir se relever d’échecs aussi, affronter des difficultés pour finalement construire son chemin de vie. C’est lui qui donne aussi sens à nos engagements.

Table ronde 3 : Engagement et vision du monde - Les enjeux pour la société

Nos engagements révèlent notre vision des enjeux pour la société : lutter contre le réchauffement climatique, pour l’inclusion des personnes fragiles, défendre la culture à travers la musique, le sport...

Ils prennent diverses formes : prises de responsabilités, mobilisations citoyennes… S’engager pour qui, pour quoi ? L’engagement est révélateur de la façon dont l’individu perçoit et donne sens à son environnement et les défis en termes économique, écologique, social et sociétal que la société traverse. Transition écologique, démographique : immigration et retraite, sociétaux et sociaux, démocratique : menace écologique sur l’humanité, violence de la politique en France et la violence des pays non démocratiques et partition du monde. Dans chacun de ces domaines, des actions : accueil des immigrés, transition écologique, économique solidaire, information et formation des jeunes générations, engagement politique: qui contribuent à l’intérêt général et au bien commun.

Pour que la société soit inclusive, elle a besoin que chacun se sente membre de cette société et par son engagement dans le travail, dans la vie familiale, dans les écoles et les universités, dans le monde associatif, dans la politique contribue à une société qui soit aussi une communauté d’humains. Par nos engagements, nous cherchons à promouvoir un humanisme intégral et solidaire. Nous sommes convaincus que le pouvoir d’agir est aussi dans nos mains et que nous sommes une force pour faire évoluer la société et nos milieux de vie.

Une table ronde avec Catherine Gay (élue régionale), Mathieu Asseman (militant associatif) et Bénédicte Halba (présidente de l'iriv)

Retrouvez ici la synthèse de Bénédicte Halba sur la table ronde.