MIAMSI - Questionnaire sur l'Europe — Action catholique des milieux indépendants (ACI)

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MIAMSI - Questionnaire sur l'Europe

Le 28 juin 2018, Maryse Robert, présidente du MIAMSI, répond à quatre questions sur l'implication du mouvement dans la construction européenne : les fondamentaux, ce qu'il faudrait développer, les propositions, la part du mouvement associatif.

1/Pour votre mouvement, association, quelles sont les 2 ou 3 éléments qui vous semblent être fondamentaux dans la construction européenne ?

 

*  Travailler sur l'Europe et son manque  de démocratie. 

Tous les traités européens ont été signés par des gouvernements démocratiquement élus, et ratifiés. La monnaie unique n'a pas été imposée, elle a été ratifiée démocratiquement. Tous les Etats membres ont accepté les fameux critères. Nous subissons à ce propos un débat public mensonger.  

Le traité de Lisbonne de 2009 une grande partie des dispositions du traité constitutionnel a été refusé par référendum en 2005 par les Français et les Néerlandais, nous vivons une contradiction profonde dans la construction européenne.

Le  vote de cette partie de la population n’a jamais été entendu. Ce qui a entrainé une forme d’indifférence ou de révolte par rapport à l’Europe.

 

Les pays  veulent garder cette monnaie unique car c’est une vie courante simplifiée pour les échanges.
Les pays veulent garder leur identité, une certaine souplesse aussi et surtout une certaine sécurité.
Ils sont d’accord pour accueillir des étrangers mais avec un respect mutuel et le souci du dialogue et d’explications.

 

On parle de chiffres, de pourcentages  par rapport aux migrants mais  là on détourne les problèmes.
Pourquoi dans un centre ville qui a du mal de garder ses commerçants et ses clients, nous remplissons les hôtels de migrants ? Ceci entraine des violences et des difficultés supplémentaires pour tous avec des conséquences (les parents enlèvent leurs enfants de l’école ou déménagent donc le centre ville se vide encore).

Il en est de même avec les constructions hâtives qui culpabilisent au lieu d’unir les populations.

Nous devons entendre  cela et ne pas interpréter ou donner des réponses avec de grandes idées.

C’est important de prendre en compte  toutes les versions et de voir ensemble comment construire un vivre ensemble.

La tendance actuelle est de vouloir tout uniformiser et d’intégrer les personnes  mais sans écouter, sans tenir compte des mentalités, des racines, des milieux de chacun.

 

* Ouverture de l’Europe :

L’Europe est ouverte à tous les pays démocratiques d’Europe donc il n’y a pas  d’arguments pour refuser ou exclure des pays et encore moins faire vivre une Europe à deux vitesses.

 

Donc  que veut dire cette affirmation ? Que cherchons nous ?

Ce qui est certain c’est qu’actuellement il est nécessaire de prendre du temps, de la réflexion et d’agir pour contrer certains lobbys et  idéologies et tenter de faire vivre une régulation des flux migratoires et organiser nos frontières externes à l’Europe pour rester ouverts  et accueillants avec des règlements harmonisés.

Nous devons tenir compte et très rapidement des pays comme l’Italie, la Grèce, Malte qui se sentent abandonnés face aux flux migratoires et surtout ne pas être des donneurs de leçons.

Ex le blocage de l’Aquarius  et l’attitude des dirigeants européens , on pourrait se rappeler et faire un effort de mémoire avec le paquebot St Louis chargés de réfugiés juifs fuyant l’Allemagne au printemps 1939 qui fut partout refoulé .
Alors devons-nous penser que d’après les dirigeants de nos pays les migrants auraient la vocation de mourir ?

Les Droits de l’homme face à toutes les crises migratoires : que deviennent ils ? Nos institutions ont elles encore un rôle ?

 

*  L’Europe doit devenir une Europe qui protège l’ensemble de ses citoyens avec un vrai projet d’avenir pour tous.

L’Europe ne peut pas se construire en prenant des positions individuelles : exemple intervention d’un pays  européen au Moyen-Orient  ou en Afrique sans avoir dialogué avec les autres pays européens.

En agissant ainsi  ces pays individualistes coupent les ailes à la construction européenne.

 

Intervention du Cardinal Rai chez le Président Macron.

« Ce nombre exorbitant de déplacés sur notre sol fait naître le danger d’un déséquilibre démographique. Si vous aimez le Liban, aidez-le à maintenir son identité ! Je ne vous cache pas que nous nous sentons un peu étrangers dans notre propre pays… »

Le cardinal Raï a insisté pour que la communauté internationale encourage les réfugiés syriens à retourner dans certaines zones de Syrie désormais sécurisées. « Pourquoi le Liban devrait-il payer le prix de cette guerre ? Par un effet de vases communicants, le Liban paie le prix de tout ce qui se passe au Moyen-Orient. »

 

C’est bien là que nos mouvements sont importants par leur réflexion, leur écoute et leurs propositions d’actions.

 

2. Que souhaiteriez-vous voir davantage développé, approfondi ?

Une réflexion commune des pays pour un vrai projet qui respecte toutes les convictions laïques, religieuses de tous et ne pas tenir compte simplement de minorités bien organisées.

Un travail sur les pays des migrants : comment développer ces pays sans être toujours impliqués dans des conflits.

La transparence, communication claire et compréhensible pour tous.

 

Ecouter les plus jeunes qui donnent leurs avis sur l’Europe :

* Vivre tous ensemble pour un monde meilleur avoir du travail.

* Les langues ne sont pas des frontières il faut juste vouloir apprendre et s’ouvrir.

* Traiter le cas de Turquie et garder une position sage, ne pas se contredire sans

cesse.

3. Quelles propositions souhaiteriez-vous faire aux responsables européens en fonction de ce qui est vécu, réfléchi dans votre organisation ?

 

L’Europe peut devenir grâce à son expérience, ses racines chrétiennes un exemple un moteur pour le monde et donner un beau visage avec des projets faisant passer l’humain en premier, développer une place pour chaque individu européen.

Le point le plus important pour une construction européenne : les Droits de l’Homme,  une Europe en   Paix,  la force économique d’une union européenne

Plus d’informations pour les Européens, c’est à dire de donner une image positive de l’Europe aux européens eux mêmes et, non pas seulement au reste du monde.

Continuer à croire à l’Europe.

 

4. Quel part votre mouvement, association prend ou envisage de prendre au cours des mois et années qui viennent dans le cadre européen ?

Au niveau du MIAMSI (Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants)

 

Après notre rencontre internationale en 2016 au Burkina Faso :

Nous voulons et nous croyons que la paix est possible : 
en provoquant de vrais dialogues, des rencontres avec des personnes semblables ou différentes, en posant des actes plutôt que de se rassurer par des discours. 
Convaincus que nous sommes des acteurs de paix et de réconciliation, créons des ponts dans ce monde et suivons l’exemple des prophètes et de Jésus et proclamons :

« Heureux les artisans de paix ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5,9) »

Actuellement nous sommes très préoccupés par le manque de justice qui existe dans tous les pays.

On demande aux personnes de se réconcilier mais comment vivre cela quand on a été témoin de violence et touché au plus profond de soi-même. La seule guérison possible est la vraie  justice et l’accompagnement des personnes meurtries ( Mali, Madagascar, Liban, Syrie )

Parmi nos préoccupations communes on trouve l'incapacité des organisations  politiques, des Eglises, des syndicats à s ́adapter aux changements rapides qui se produisent dans le monde d'aujourd'hui. Une autre préoccupation est due à la résurgence des mouvements xénophobes dans diverses régions du monde, et la réflexion sur ce thème nous conduit à l'engagement de renforcer notre identité d ́une façon qui n ́approfondisse pas les séparatismes et suscite des fondamentalismes. Au contraire, nos spiritualités doivent approfondir notre émerveillement à la rencontre de l’autre, de celui qui est différent, car c ́est là que notre esprit s ́enrichit.

Nous sentons un véritable appel à agir et à transformer nos mentalités.

Face à la  corruption, aux pouvoirs excessifs, à la pauvreté.

Face à  l’absence de démocratie dans les pays.

Face à  la difficulté d’être chrétien, de rencontrer nos frères différents.

Faire vivre  et lutter pour une vraie justice à tous les niveaux.

Dans ce contexte, on peut se pose la question comment témoigner et s’engager dans le monde d’aujourd’hui ?

 

Maryse ROBERT Présidente du MIAMSI le 28 /06/2018