Des femmes et des hommes s’engagent auprès de personnes migrantes
Des raisons diverses sont à l’origine de leur départ : guerre, persécutions, facteurs économiques et climatiques, désir de poursuivre des études ou simplement d’assurer un avenir meilleur à leur famille. Quand leur situation relève du droit d’asile reconnu par la convention de Genève de 1951, et qu’ils ont la capacité de le démontrer, ils obtiennent le statut de réfugié et un droit au séjour. Les autres, parce que les conditions de délivrance d’un titre de séjour sont très limitées, se retrouvent dans la« catégorie » des sans-papiers. A ceux-là, il convient désormais d’ajouter ceux qui deviennent sans papiers du fait du non-respect par l’administration des délais prévus pour renouveler leur titre de séjour.
Dans ce contexte, de nombreux membres de l’ACI (Action Catholiques des milieux Indépendants) répondent à l’appel de l’Evangile « j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli » (Matthieu 25,35). Les modalités de leur engagement auprès de ces personnes migrantes sont très variées : accueil à domicile, participation à l’accompagnement des familles, aides diverses par le biais d’associations, en tant que représentant d’OING (ONG internationale) auprès du Conseil de l’Europe, ou simplement en donateur fidèle.
A partir de leur expérience, ils témoignent que la vie jaillit au coeur même de la rencontre avec ces personnes. Ils disent que cet accueil est une chance et signe pour les personnes accueillies d’une dignité reconnue. Ils témoignent d’un extraordinaire désir de vivre : « Ils sont des survivants, ils veulent vivre pleinement ». Ils invitent à construire des ponts et à réveiller l’Espérance qui est en
nous : « Ils nous enrichissent, nous ouvrent à la différence. Ils nous permettent de nous adapter au monde qui évolue rapidement. L’expérience à la fois humaine et spirituelle de cet accueil procure de la joie ».
Avant d’être des migrants, les personnes accueillies sont des hommes, des femmes, des enfants avec une histoire, une culture, des désirs, à prendre en compte dans leur globalité. Elles ont besoin d’attention, de réconfort, de bienveillance, de confiance, de vérité, de gratuité et de respect de leur dignité. Elles ont besoin de créer des liens, de rencontrer des personnes pour partager (cuisine, musique, jeux ...) et d’être accueillies comme elles sont, là où elles en sont.
Cet accueil ne se fait pas sans questions, appréhensions, suscitant parfois des incompréhensions voire des déceptions quand les liens établis se rompent sans explication ; et cette question qui surgit : « Qu’avons-nous mal fait ? ». Ces expériences nous renvoient à celle d’un accueil gratuit.
Parfois de la colère surgit devant tant de souffrances traversées par les personnes, de compétences gâchées et de difficultés à élaborer des solutions avec elles. Ce à quoi il faut ajouter la complexité et les incohérences des politiques administratives les régissant. C’est pourquoi il faut agir avec d’autres pour être soutenu et mieux comprendre la diversité des situations rencontrées. Se former et se fixer des limites est important.
Tout cela n’est pas sans lien avec le choix du type de société que nous défendons en tant que citoyen. Ces rencontres transforment nos regards : elles mettent en lumière la complexité des politiques à mettre en oeuvre. Chrétiens engagés dans le monde, les membres de l’ACI se reconnaissent dans la vision du Pape François. « ... Je vois l’Eglise comme un hôpital de campagne après la bataille. Il est inutile de demander à une personne sérieusement blessée, si elle a trop de cholestérol ou trop de sucre dans le sang ! Il faut guérir ses blessures. Après, on pourra parler du reste… » (La Civiltà Cattolica, Rome, août 2013)
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