Chartres - marche sur les traces de Franz Stock — Action catholique des milieux indépendants (ACI)

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Chartres - marche sur les traces de Franz Stock

Notre projet:

A Chartres, où Franz Stock a été directeur du séminaire des barbelés et où sa sépulture repose dans l’église Saint Baptiste de rechèvres, nous avions prévu un entretien avec des membres de l’association "les amis de Franz Stock », puis de participer à la messe paroissiale de 18h 30, avant 

de marcher de 19h 30 à 21h 30 de l’église Saint Jean-Baptiste de  Rechèvres,  à la place Châtelet, lieu d’un monument aux droits de l’homme, pour relier la vie de Franz Stock, pro-européen, aux droits de l’homme puis,  munis de boissons et petits gâteaux, chercher à rejoindre dans la rue des démunis, dans cette zone où souvent des étrangers cherchent à capter le WI-FI.

La réalité: 

Nous étions 8 de l’ACI et 4 de l’association Franz Stock, prévenus la semaine précédente, très motivés pour nous accompagner. Notre aumônier, diacre, a servi la messe, nous avons participé aux lectures.  Photo avec le prêtre sous une bannière de Franz Stock, puis marche à travers la ville à échanger avant tout sur la vie de Franz Stock. Puis arrivés  devant la statue des droits de l’homme,  sous la cathédrale, nous avons lu des textes de Franz Stock (extraits en bas de cette page), notamment de longs extraits de son discours d’Adieu aux séminaristes à la fermeture du séminaire des barbelés  en 1947, texte d’une remarquable actualité. Nous avons échangé sur ce que cela nous évoquait aujourd’hui, comme une vraie réunion d’équipe. Nous avons terminé en récitant la prière pour l’Europe.  Mais autour de nous, aucun des étrangers, des démunis annoncés… car? c'était un samedi, il y avait un concert à la cathédrale, l’endroit choisi n’était sûrement pas le bon  … Nous avons alors ouvert nos sacs et partagé sur le trottoir,  sous un réverbère, soupes chaudes, thé, café, jus de fruit et petits gâteaux, regardant les rares passants pressés le pas; quelques jeunes africains d’allure non démunis nous ont toisé, surpris de nous voir ainsi à près de 22h.

Nos réactions

-Même si tout ne s'est pas passé comme nous l'avions envisagé, je reste marqué par ce temps de prière en pleine ville ce soir, et par ce moment convivial au vent froid, comme ce que vivent des migrants au quotidien, où nous avons sûrement été plus attentifs aux gens qui passaient. 
Une expérience qui valait le coup d'être vécue. Avec tout cela nous pouvons être fiers de ce temps fort. 

 

-Nous avons apprécié la richesse de la rencontre avec l’association Franz Stock: réflexion sur la paix, sur la prise de risque pour aider ceux qui, différents de nous, sont dans la souffrance. Il était émouvant que notre histoire locale et la démarche de l’ACI se rejoignent.

 

- Cette soirée était riche de la rencontre avec les 4 membres de l'association qui nous ont partagé. Bien sûr, sur le chemin j'ai rencontré G. qui vit avec sa petite retraite de moins de 1000€ par mois et sert la cathédrale; mais pour la rencontre des étrangers nous n'étions pas assez près de la mediathèque près de laquelle  ils profitent du wi fi . On ne peut temoigner de partage avec eux.

 

- J'ai été  très contente d'avoir eu le temps de partager la messe et cette belle marche car  j'aimais cette démarche   pour moi qui suis attachée à ce coté international de l'ACI (j'ai découvert sur internet le relais européen du Miamsi..  c'était significatif.

Ce fut un temps très convivial, avec la participation pour moi inattendue de membres de l'Association des Amis de Franz Stock, très ouverts, très sympa et ont à coeur de faire vivre leur association avec d'autres : j'ai appris plusieurs choses et j'ai encore plus ressenti combien ce prêtre allemand avait été un précurseur  du désir de paix et de réconciliation.. on voudrait des milliers de Franz Stock dans notre monde..
Nos échanges et nos lectures au pied du monument des Droits de l'homme étaient tout  à fait symboliques de notre démarche.

 

- Soirée très conviviale, riche en échanges sur le père spirituel de l’Europe qu’est Franz Stock, nous donnant envie de mieux encore le connaitre. L’accueil de l’autre, cela a été dans son témoignage de vie, plus que dans un accueil concret de démunis, expérimentant que l’ACI a du mal à faire vivre son «A ». Plusieurs nous avaient mis en garde sur les difficultés à s’improviser maraudeurs, quand certaines associations y parviennent au prix de s’y investir à longueur d’années; nous avions envisagé, sans donner suite, de nous associer à elles… cela aurait été une toute autre expérience.

 

 

Extraits du discours d’adieu de Franz Stock aux  séminaristes lors de la fermeture du «  séminaire des barbelés », 26 avril 1947.

 

…Après deux ans d’existence de ce séminaire, nous voici à la veille de sa dissolution. Je voudrais maintenant m’adresser à vous, et vous prier de considérer ce qui suit comme un programme.

Car vous savez, aussi  bien que moi, que dans la crise des structures à laquelle l’homme d’occident est aujourd’hui confronté, le théologien et jeune prêtre, est aux prises avec le questionnement de notre temps.

Un autre monde est né. Vous serez effrayés en face des bouleversements que cette guerre a provoqués dans les âmes et les esprits. Quand un tremblement de terre ébranle une ville, les clochers s’écroulent en même temps que les édifices et les maisons. Quand une crise économique et sociale bouleverse le monde, les institutions et la vie de l’Eglise-qui ne peut se tenir à l’écart de l’histoire générale- ne sont pas épargnées.

Plus la crise est profonde et plus elle met sens dessus dessous les valeurs fondamentales de l’existence humaine, plus violente est la secousse qui affecte le corps de l’Eglise. Beaucoup de choses sont sur le point de s’effondrer, d’éclater ; autour de nous rien n’est stable.

Dans de telles conditions, il serait étrange que l’Eglise restât une oasis de calme en marge de la dissolution universelle.

La civilisation moderne, se développe à une vitesse hallucinante. Une nouvelle culture se fraie un chemin. Dans un premier temps elle se présente sous les traits d’une barbarie mécanisée. L’humanité, arrivée à la croisée des chemins, peut se tromper de direction et choisir la termitière humaine ou le suicide atomique au lieu d’opter pour le progrès authentique qui consiste à dominer par l’esprit les conquêtes de la science et de la technique pour les maintenir aux services de l’homme. L’Église, mandataire de Dieu, peut libérer l’homme.

Certains semblent croire que l’idéal du chrétien moderne consiste à se perdre dans la masse Même dans la masse, le chrétien doit faire choc, être un scandale c’est par ce choc scandaleux que commence l’apostolat. Et ce christianisme doit être viril, un christianisme de présence d’affrontement, d’engagement, christianisme d’éclairs pour un temps de ténèbres.

Notre temps est activiste, il confond le spirituel et le temporel, voit le triomphe de la haine, les catastrophes s’y multiplient. Notre temps est celui de la division, il se dissout en nationalismes ridicules.

Notre temps a deux pôles : l’un qui nous tire vers l’apostasie, l’autre vers la sainteté : un qui repousse l’Eglise, l’autre qui l’attire. C’est l’appel à la sainteté que nous jette la Providence par la voix de l’histoire. Il importe de le suivre. Ce devrait être pour nous un legs sacré de recevoir en nous cet Esprit de vie et de l’apporter à la pauvre humanité….