Territoire de Lille : Promenade autour des Ecritures

La réponse de Dieu, elle, ne cesse de nous surprendre et nous amène à une question fondamentale : « L’important dans la vie c’est quoi ?

La vie c’est rude, ce n’est pas un monde de Bisounours. Je ne veux pas ici vous casser le moral mais c’est dur d’aimer, de durer dans l’amour, de construire, de grandir, de vieillir… sans faire semblant. Les choses, bien souvent, ne se passent pas comme nous les avions prévues.

« Qui nous fera voir le bonheur ? » C’est le cri, l’expérience, la question essentielle de toute l’humanité, du peuple Juif tout au long de la Bible, de chacun d’entre nous.

Nous sommes poussés à oser l’aventure, à oser des alliances, à se tenir prêts à accueillir la vie qui vient, à servir Dieu. Mais ne nous trompons pas : il ne s’agit pas d’être des êtres passifs au garde à vous. Notre être profond c’est d’être libre. Notre bonheur ce n’est pas dans l’observance de règles même si ce carcan semble très confortable… Il est dans la vie…

On sent bien que le bonheur a une dynamique, un « en marche » 

Je ne vous donnerai pas de réponse pertinente, un cataplasme sur nos blessures, un vernis sur nos faiblesses, je vous offre un visage, celui de Jésus notre chemin de vie.

Jésus nous propose une vie H Q E : Haute Qualité d’Existence. « Je suis venu pour qu’ils aient la Vie et la vie en abondance. » C’est différent du bonheur. Une vie en abondance, pas une survivance mais une surabondance pour goûter quelque chose d’un bonheur ici et maintenant, car l’essentiel c’est ici et maintenant et c’est dans cet ici et maintenant que Dieu se révèle.

« Je suis venu pour que tous aient la Vie » ce n’est pas un programme, c’est une Parole dont on n’aura jamais fait le tour, qu’on ne peut enfermer dans nos langages les plus savants. 

La vraie question n’est pas de se demander qui est Dieu mais de se demander qui est l’homme !

Je retiendrai 4 postures qui éclairent la personne Jésus

C’est un maître de présence.

 Quand Jésus est quelque part, avec quelqu’un, il est là, il est vraiment là. Dans chacune de ses rencontres, il est à l’écoute et l’entourage n’a pas de prise sur son comportement. Il libère la Parole et accueille l’autre tel qu’il est.

Lui le clairvoyant entend le cri de Bartimée le non-voyant et qu’importe l’entourage hostile lui demande : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? 

Quelle belle rencontre que celle de Jésus et de la Samaritaine. Non seulement il passe la frontière géographique défendue, mais il outrepasse les règles qui interdisent de parler à une femme samaritaine dont la cruche d’eau le souillerait et le rendrait impur. Dialogue en vérité. Que cherche cette femme sinon un bonheur durable qui comblera sa vie ?

Jésus est une invitation permanente pour nous à habiter l’instant, le temps de l’aujourd’hui. Certains se moquent de cette « mode » actuelle de la méditation. Quelle chance pour les jeunes ou moins jeunes de goûter en eux ce besoin d’un souffle de vie.

Marie aussi est un modèle de présence silencieuse : à l’annonciation, à la visitation, à Noël, à Cana comme au pied de la Croix elle est là.

 Ecouter, c’est aussi savoir donner la parole à l’autre pour le libérer et devenir lui aussi un Vivant.

C'est un maître de simplicité, de pauvreté.

 En lui, aucune arrogance. Il ne présume jamais de la réponse qui lui sera donnée quand il appelle à le suivre. 

« Heureux ceux qui se savent pauvres de cœur », invitation à vivre de plus en plus simplement dans nos rapports humains pour donner confiance à l’autre qui se sentira reconnu comme d’égal à égal, solidaire et capable lui aussi d’oser une parole. 

C’est un maître de l’écoute et d’obéissance.

 Pas une obéissance à un règlement répressif, mais obéissance d’un autre ordre dont la racine du mot est la même qu’Écouter.  Il ne leur parle pas à partir de sa science de Dieu mais de leur cœur, de leurs préoccupations quotidiennes. Aux Apôtres après sa résurrection il ne dit pas « C’est moi ! » mais « La pêche a été bonne ? » A Bartimée : « que veux-tu que je fasse pour toi ? aux disciples d’Emmaüs « Vous avez bien l’air tristes… » Cette attitude humanisante est profondément ancrée en lui. 

Ne pas « bouffer » l’autre

On nous a appris à ne pas trop nous écouter. Quelle erreur ! il est indispensable de s’écouter pour aller chercher au fond de soi ce qui nous permettra de nous construire. Il en découle une 4èmeposture, celle de ne pas « bouffer » l’autre, de refuser tout autoritarisme. 

Quand après la multiplication la foule lâche Jésus qui se dit pain de vie, il ne force pas les disciples à rester mais « Et vous, vous voulez partir aussi ? » Les apôtres ont dû se chercher du regard, s’appuyer les uns sur les autres pour réaliser leur attachement au Christ… « A qui irions-nous… » C’est une promesse pour l’Église  d’aujourd’hui, une parole qui laisse la réponse libre. 

Jésus le bon pasteur laisse la porte ouverte…Je rêve d’une Église qui ouvre ses portes.

Le christ nous apprend à regarder la lumière qui brille dans notre vie… N’est-ce pas le début du bonheur ?